samedi 17 novembre 2012

Tallinn

La place principale de Tallinn, avec le City Hall au centre.

Gentiment, mais sûrement, le semestre avance, avec ce que ça comprend d’échéances, alors avant de penser travail, j’ai voulu m’accorder un dernier petit voyage (avant de repartir de plus belle au deuxième semestre  ça va de soi !) Le week-end passé, j’ai donc décidé d’aller voir du côté de Tallinn, qui se trouve à un jet de pierre d’Helsinki, à tel point que les Finlandais sont pas loin de considérer la capitale de l’Estonie comme le faubourg d’Helsinki ! Non, vraiment, les Finlandais font souvent l’aller-retour à Tallinn juste histoire de faire la réserve d’alcool,
puisque c’est bien moins cher là-bas. En un mot, c’est un peu le supermarché géant des Finlandais ! Quant à nous, croyez-le ou pas, nos motivations sont un peu plus nobles, car Tallinn est dite magnifique, ce qui ne nous empêchera pas de ramener une ou deux bouteilles en chemin, c'est vrai… Départ donc le vendredi matin tôt (trop tôt) de Turku avec Claudia, une Allemande, et Clarisse, une Française. En deux petites heures de train, nous voilà à Helsinki - pour la troisième fois en ce qui me concerne, je commence à la connaître comme ma poche ! Comme Clarisse n’y a jamais mis les pieds, on fait un saut devant l’église luthérienne avant de prendre le tram en direction du port avec un peu d’avance – et grand bien nous en a pris puisqu’il se trouve que nous étions tout bonnement au mouvais port ! Enfin, tous les bateaux partent de là-bas, effectivement… sauf notre compagnie ! (Moins cher oblige) Nous avons tout juste le temps de sauter dans un taxi et de traverser la ville pour prendre notre petit bateau en direction de l’Estonie (une vraie scène de film, avec le petit couple de vieux qui traverse la route et bloque notre taxi pour ce qui semble une éternité...) – et l’aventure ne fait que commencer !

Ambiance médiévale dans les rues de Tallinn.
On peut dire que le voyage a démarré sur les chapeaux de roue ! Après cette petite frayeur de départ, nous voilà en bon chemin, mais c’était sans compter sur la météo capricieuse qui a fait de notre traversée un vrai cauchemar : très sincèrement, le pire voyage en bateau de ma vie ! Il faut dire que le bateau était petit et la mer tempétueuse : résultat garanti ! « Bonjour, bienvenue à bord, voici des sachets si vous avez besoin de vomir ! » Quel accueil ! Aux premiers remous, on rigole (« pour une fois, les Finlandais vomiront pour autre chose qu’à cause de l’alcool ! »), puis on se fait de plus en plus silencieuses quand on comprend que ce n’est pas que passager et quand ça commence franchement à secouer, on finit chacune dans son coin, les yeux fermés, les mains cramponnées à son sachet – on sait jamais ! Honnêtement, j’ai jamais été autant secouée, impressionnant. A un certain point, le bateau bougeait de façon tellement brusque de gauche à droite que toutes les bouteilles du bar se sont fracassées au sol ! Entre les bébés qui pleuraient, les chiens qui aboyaient et les gens qui vomissaient, ça donnait vraiment dans l’ambiance apocalypse… Quant à nous, on a toutes tenu bon, mais il s’en est fallu de peu ! Voilà une traversée dont on se souviendra encore longtemps, je peux vous le dire…

Nous arrivons finalement avec une heure et demie de retard à Tallinn saines et sauves, mais lessivées. Qu’importe, on trouve notre chemin jusqu’à l’hotel, puis on part à l’assaut de la vieille ville, que l’on parcourra de long en large jusqu’au lendemain à la force de nos petits pieds et ça s'est révélé être un excellent remède ! Je n’ai qu’une chose à dire : la vieille ville est pleine de charme et se laisse parfaitement découvrir à pieds. Notre premier arrêt se fera au pied de la cathédrale Alexander Nevsky (non sans avoir rencontré en chemin d’autres connaissances Erasmus… nous sommes partout !), qui rappelle à nos esprits les souvenirs de Russie. Rien d’étonnant à cela, puisque la Cathédrale a été construite pour marquer la présence Russe en Estonie. Grosso modo, c’est la cathédrale dite « church of the Savior on Spilled Blood » de Saint-Petersburg, en version réduite et un peu moins kitsch (mais c’est vrai, j’ai encore à parler de ça…).

Dome Church
A quelques pas de là seulement se trouve la tour « Kiek in de Kök », qui signifie en allemand courant quelque chose comme « jetez un coup d’œil dans la cuisine », parce que les soldats postés là-haut pouvaient tranquillement observer ce qui se passait dans les cuisines des maisons avoisinantes. D’apparence vigoureuse et sérieuse, la tour peut néanmoins se visiter et sert aujourd’hui de musée qui retrace le développement de la ville et, plus particulièrement, de ses défenses. Cette promenade dans le temps nous ouvre l’appétit, alors, tant qu’à faire, on continue dans notre lancée en se rendant dans un restaurant de type médiéval, certes touristique, mais on avait droit à des boissons gratuites, alors on va pas pinailler, hein !




Et Old Hansa ne fait pas les choses à moitié ! Ambiance : à l’intérieur, nous ne sommes éclairées qu’à l’aide de bougies (pas beaucoup quoi !), les serveurs sont habillés à la mode de l’époque et un groupe de ménestrels nous gratifient de leur musique d’époque. Au menu, nous commençons par goûter des bières spéciales (avec de la cannelle, des herbes fortes, du miel…) et des shots de liqueur offert par la maison dont nous ne saurons jamais vraiment ce que c’était ! Mais c’était buvable. Quant au repas, j’ai opté pour une sorte de choucroute grillée accompagnée de différents types de viandes ainsi que d’autres choses plus ou moins identifiables, mais en bref, c'était très bon et peu cher (quand on vient de Finlande, tout paraît soudainement peu cher...) ! Le lendemain pour midi, nous décidons de remettre ça en partant à nouveau à la découverte des temps anciens par l’intermédiaire d’une toute petite boutique coincée sous le City Hall en plein milieu de la place du marché. A l’intérieur, ambiance sombre à nouveau, seules les bougies nous aident à distinguer les formes avant que l’on ne s’habitue à l’obscurité, mais ça en valait la peine ! Après s’être réchauffées avec un vin chaud épicé, on attaque la soupe d’élan, oui oui, avec une tarte encore chaude tout droit sortie du four au feu de bois : magique ! Qui plus est, la tenancière de l’échoppe était très sympathique et pleine d’humour, on aura pas manquer de bien manger durant ce voyage… Qu’on terminera d’ailleurs dans le plus vieux café de la ville, aujourd’hui une petite boutique aux airs de boulangerie que l’ambiance de Noël avait déjà investie en force.

Katariina käik
Parmi nos autres visites, nous avons également pris de la hauteur pour voir Tallinn d’un autre angle et c’est du sommet des remparts que l’on en prend plein la vue. Chose amusante, en longeant les remparts, on a vue d’un côté sur la vieille ville – charmante, tranquille, propre – et de l’autre sur la ville moderne et sa pollution visuelle et sonore. Si nous avions eu plus de temps, j’aurai aimé jeter un coup d’œil à la ville actuelle, parce qu’il faut avouer qu’on a pas mis le petit orteil en-dehors de la vieille ville ! Ce qui peut laisser une impression bizarre, comme le sentiment de s’être promené dans un parc à touriste pendant deux jours (et la ville lésine pas sur les efforts à ce niveau-là, l’ambiance médiévale est, vous l’aurez compris, travaillée à chaque coin de rue). Résultat des courses, le sentiment de rater l’Estonie pour un parc à thème. Bon, le séjour en valait largement la peine et les visites culturelles et historiques ne manquent pas, mais je serais repartie l’esprit tranquille en me promenant dans la ville actuelle également. Bonne raison pour y retourner, tiens ! Et heureusement, le chemin du retour en bateau sera beaucoup plus paisible, nous retournons donc heureuses et satisfaites du voyage dans ce qui est désormais devenu notre chez nous, Turku.

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